De
notre passage sur la station E.U.-One, il ne me reste que très peu
de souvenirs. Des scanns-pass, des holos, des flots de datas et de
teks, des militaires et des officiels officiants, et encore plus de
teks, de militaires et d'officiels, et encore plus d'uniformes
Haniwa, le tout tournoyant efficacement autour de notre troupe groggy
de civils (colons ? gens ? moutons ?). On nous a gentiment parqués
dans le sas d'accueil principal. Les images du monde défilaient sur
les murs; une armée hétéroclite s'enfonçait dans la Zone agricole
que nous venions de quitter, dévastant les serres en direction du
Rez-de-Chaussée. Il semblait évident, même vu d'orbite, que l'AU
ne se retenait plus ; la rumeur du départ était en train de
faire sauter les derniers verrous, les gouvernements continuaient de
nier mais la vieille couverture civilisationnelle craquait de toute
part. Le PC arriverait-il à nous faire tous partir ? A ce stade, je
réalisai à quel point c'était malin de leur part de nous montrer
ça maintenant, histoire que l'on se sente convenablement privilégiés
et reconnaissants.